La reconversion professionnelle

Un français sur trois songerait à une reconversion professionnelle

Voici quelques conseils afin de réussir sa reconversion professionnelle :

Amorcez un bilan
En premier lieu, une reconversion professionnelle réussie commence par une remise en question de sa vie professionnelle et personnelle. Pour cela, il faut effectuer un travail de tri : qu'est ce qui convient et ne convient plus ? 
Ensuite, il faut écarter les considérations trop abstraites et lister les conditions concrètes qui permettrait de s'épanouir dans une nouvelle vie
Pour finir, il faut intégrer un projet de changement dans une réflexion plus globale sur sa vie, en considérant l'équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, de manière à trouver une cohérence globale. 

Identifiez le job de ses rêves
Le bilan de compétences peut dans un premier temps apporter un éclairage. 
Mais discuter avec des professionnels exerçant un métier qui nous inspire permet une approche plus concrète

Ne se fermer aucune porte
Il s'agit d'explorer les changements de cap qui séduisent en excluant aucune piste, même les plus farfelues. 
Pour effectuer des recherches, des vidéos et fiches de sites comme lesmetiers.net , blogdesmetiers.com ou citedesmetiers.fr peuvent aider.

Evaluer vos capacités
Pour chaque envie identifiée, il est important de préciser quelles seraient les difficultés et les capacités à les surmonter. 

Échanger avec les proches
Engager un dialogue avec votre entourage va permettre de positionner un désir de changer de métier dans un contexte de projet familial, mais aussi de verbaliser un désir fantasmé. « Ces échanges sont pertinents dans la mesure où ils vous aident à formuler les bonnes questions. Les réponses doivent, elles, venir de vous », insiste Yves Deloison, journaliste , spécialiste des questions liées au changement et auteur, notamment, de Changer de job, la méthode pour réussir (Héliopoles) et du blog Toutpourchanger.com.

Explorer toutes les faces de votre projet
« Considérez votre projet comme un dé à six faces, l'une d'elles restant invisible », résume Jérôme Frizzera-Mogli. Cela signifie qu'entre ce que l'on a imaginé et ce qui se produit, il y a toujours une part d'imprévisible. Ainsi, il faut sortir de l'idéalisation en interrogeant des professionnels du secteur convoité sur les contraintes et difficultés rencontrées, et sur la manière dont ils les ont affrontées.

Testez votre envie
Il s'agit d'expérimenter dès maintenant la vie dont vous rêvez : inscrivez-vous à des stages amateurs, à des groupes de discussion, à des tchats sur des forums. Vous pouvez aussi visiter des salons pour sonder votre enthousiasme, votre intérêt et vos capacités. 

Donnez corps à votre projet
Passez à l'action en sept étapes :
Faire une étude de marché
Rédiger un business plan
 Tester la viabilité de votre projet
 Faire naître votre boîte
 Se faire épauler
 Tisser du lien 
 Solliciter des aides financières :

Pour en savoir plus :

August 29th, 2016 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Trouver le bon rythme au travail


Selon un article intitulé Travail, trouver son rythme et l'imposer, paru en novembre 2015 dans le magazine Sciences Humaines n°275 et écrit par Jean-François Dortier, nous allons voir comment trouver le bon tempo au travail.

Des experts chronobiologistes, sociologues, psychologues, consultants en appellent à un nouvel art du temps fondé sur la bonne gestion de ses rythmes de travail.

Il faudrait « ordonner le temps » pour retrouver ses marques, trouver son rythme, le respecter et le faire respecter.


Voici quelques règles simples :

- Séquencer ses activités
Il s'agit de découper son temps en séances courtes. 
Cela suppose de sanctuariser un lieu calme et de s'y isoler afin de pouvoir s'adonner à une activité qui exige de la concentration de l'attention. Mais il faut aussi apprendre à fermer sa porte, mettre son téléphone en mode silencieux et ne pas consulter ses mails trop souvent.

- Se fixer des objectifs précis et mesurables 
Il s'agit se fixer des objectifs limités pour un temps donné
Mais bien des projets sur lesquels nous travaillons sont fait de tâches longues et complexes d'où  nous mesurons mal l'investissement. 
La loi d'Hofstadter affirme que « c'est toujours plus long que prévu ». Ainsi, il est nécessaire de découper les grands projets en petites tâches  précises et limitées et d'appliquer à chaque séquence de travail un objectif mesurable.

- Respecter une alternance travail-repos 
Combien de temps doivent durer les séances de travail ? 
Selon une étude réalisée récemment en Lettonie, la règle d'or du ratio travail/repos serait de 52 minutes de travail pour 17 minutes de pause. Ceci est une moyenne obtenue auprès d'un échantillon de salariés. La loi des 52/17 n'est que l'une des nombreuses versions des démarches de planification d'activités fondées sur l'usage des minuteurs.
Cependant, ce type de rythme s'accorde mal tant à l'organisation du travail actuelle qu'aux penchants de l'esprit humain à la distraction. 
Plutôt que de vouloir à tout prix s'imposer une règle trop exigeante, il est plus judicieux d'apprendre à « apprivoiser son attention », c'est à dire la ramener vers son objectif initial quand elle a été distraite

- Faire respecter ses rythmes de travail
Cet effort d'autodiscipline ne suffit pas. La maîtrise du temps et le respect des rythmes de travail dépendent de normes et règles collectives. Cependant, très peu d'entreprises en d'administrations ont fixé des normes et codes de bonnes conduites en la matière. A l'heure où la qualité de vie au travail est mise en avant comme un impératif managériale, voilà pourquoi un beau chantier à mettre en place...
April 28th, 2016 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Rythmes biologiques et horaires de travail


Selon un article intitulé Travail, trouver son rythme et l'imposer, paru en novembre 2015 dans le magazine Sciences Humaines n°275 et écrit par Jean-François Dortier, trouver le bon tempo au travail permet de gagner en efficacité et de préserver sa santé.

Les rythmes biologiques et les horaires de travail sont loin d'être synchronisés.

Par exemple, selon le docteur Paul Keller, spécialiste du sommeil à l'université d' Oxford, les horaires de travail trop matinaux perturbent l'horloge biologique. En effet, nombres de travaux en chronobiologie confirment que le non-respect des bons rythmes de sommeil et d'activités est source de fatigue chronique, de stress, de nombreuses maladies organiques (cardio-vasculaires notamment).
Les rythmes du travail mériteraient donc d'être pris au sérieux, que ce soit pour la santé et le bien-être du personnel ou pour son efficacité et la bonne marche des organisations.

Le cycle sommeil-veille est-il lié à des stimuli extérieurs ( lumière du jour,etc... ) ou correspondait-il à une horloge interne ?
Une expérience menée par Michel Siffre a permis de prouver l'existence d'une horloge interne. 
Cependant, si le cycle circadien de 24 heures est universel, cela ne signifie pas pour autant que les humains sont synchronisé entre eux. En effet, ceux qui sont trop décalés par rapport aux rythmes sociaux sont dits en « avance de phase » (les lève-tôt) ou en « retard de phase » (les couche-tard). 
A ces rythmes chronobiologiques s'ajoutent les cycles propres à nos activités physiques, intellectuelles ou relationnelles.

Le respect des bons temps de travail et de repos semblent difficile à respecter. 
En effet, nos vies sont soumises à un flot incessant d'activités, qui s'enchaînent et se bousculent à un rythme effréné. Nous travaillons de plus en plus en mode multitâches, dans l'urgence et selon des horaires très instables où se mêlent vie professionnelle et personnelle, temps de repos et temps de travail. L'accélération, dont le sociologue Harmut Rosa a fait une des caractéristiques de notre époque, affecte toutes les sphères d'activités.
Face à la multiplicité des tâches, la tendance naturelle du travailleur est courir dans tous les sens, vouloir tout faire à la fois. Ce qui va entraîner un enchevêtrement des temps, une absence de distinction nette entre vie professionnelle et vie personnelle, temps de travail et temps de repos. Et ainsi, une dispersion d'énergie avec, comme conséquence, de longs moments d'agitations suivis de phases d'effondrement ou de farniente.




April 28th, 2016 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Travail s'imposer quand on est une femme


De nombreuses femmes ont des difficultés à s’'imposer au travail.
Nous allons analyser les freins plus ou moins conscients qui les bloquent en bas de la hiérarchie.

Le constat est rude : les femmes ont encore du mal à s'’extirper de cette savante mécanique que le sociologue Pierre Bourdieu appelait la "soumission enchantée" (in “La Domination masculine”, Le Seuil, 1998).
En effet, elles intériorisent toujours les rôles sociaux traditionnels fondés sur l’'image de la conjointe dévouée du chef de famille. 

Submergées par des pressions sociales et des injonctions de tous ordres, elles sont déboussolées. 
En effet, « La carrière de cadre en France est fondée sur une disponibilité totale à l’égard de l’entreprise (...…) », remarque la sociologue Sophie Pochic. 
Et comme le mythe de "bonne mère" repose aussi sur la disponibilité, les femmes pensent être acculées au choix. 
Selon Hélène Vecchiali, psychothérapeute devenue coach, c'’est important que les femmes puissent faire la part entre leur vrai désir, leur désir de réparer le mal qui a été fait à leur mère ou à leur grand-mère et leur désir de réussite professionnelle. Mais également qu’'elles réfléchissent à leur vie de couple, à leurs enfants pour faire les bons choix. Il faut les aider à sortir de la lutte qui se joue entre inconscient collectif et inconscient personnel.
Ces "bons choix" aboutissant souvent à renoncer partiellement à la réussite professionnelle. Il n’est pas simple de choisir.

Il y a chez les femmes une "crainte de réussir" entretenue par les médias, et notamment par la presse féminine avec ses sujets sur le thème du « Je fais peur aux mecs ». 
Il y a beaucoup de signaux forts disant que les femmes seraient mieux ailleurs qu'’au pouvoir. Signaux qu’'intériorisent toutes les femmes sans en avoir conscience. 

Il faut aujourd’'hui qu’elles apprennent à occuper pleinement leur place au travail.

Pour en savoir plus :
Travail : ces femmes qui n'osent pas réussir


October 27th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Pourquoi travaille-t-on - 3ème partie


Travailler pour le plaisir 
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n'’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. ». Cette citation de Confucius (extraite du Livre des sentences) est extrêmement moderne. Elle bat en brèche quelques idées reçues sur le travail d’'antan : l’'idée que le choix du métier est une invention moderne et qu'’autrefois on était toujours assigné à une tâche en fonction de sa naissance et l’'idée qui voit le travail antique comme une damnation pour tous ceux qui ne sont pas des oisifs.
Cette citation contient l’'idée d'’une double face du travail : il peut être plaisant ou vécu comme un enfer selon qu'’il correspond ou non à nos aspirations profondes. 

Travailler, ce n’est pas seulement chercher à gagner sa vie, détenir un statut, rencontrer des gens, c’'est aussi effectuer certaines activités pouvant être attrayantes en soi.
Le plaisir que procure une activité en soi relève de ce que les psychologues appellent une motivation intrinsèque (et qui se distingue de la motivation extrinsèque liée aux récompenses indirectes : salaires, statut, reconnaissance, etc.). L’'intérêt intrinsèque que procure tel ou tel emploi se laisse difficilement appréhender dans les catégories générales de la « valeur » du travail. Ce sont des formes d'’attrait difficiles à décrire. 
Il n’'y a pas que les métiers créatifs (architecte ou publicitaire), intellectuels (journaliste ou chercheur), prestigieux (avocat ou chirurgien), nobles (tailleur de pierre) qui suscitent des passions. Une foule d'’activités sont attractives en soi parce qu’'elles comportent des épreuves, des défis, des problèmes à résoudre, des moments d'’attention où l’'on oublie tout le reste. 

Michel Jouanneaux, qui appelle à une anthropologie de l’'activité, souligne qu’'il y a dans nombre de métiers une dimension ludique. C’est aussi un engagement, une mobilisation intellectuelle et affective, qui appelle un cadre conceptuel élargi par rapport aux catégories habituelles de la sociologie du travail.
Cependant, certains métiers sont plus attractifs que d'’autres : on imagine bien que restaurer des tableaux anciens est plus gratifiant qu'’être rivé à un poste téléphonique dans un call center.
De plus, les plaisirs et les peines au travail ont changé de nature en un demi-siècle. En effet, la sociologie du travail du xxème siècle avait dénoncé les aspects mutilants, déshumanisants et abrutissants du travail à la chaîne (taylorisme et fordisme). Aujourd’hui, ce sont la pénibilité psychologique, le stress, le burn-out qui sont dénoncés comme les nouvelles formes de pénibilité du travail. 


Trois raisons de travailler
Ces trois raisons de travailler (pour gagner notre vie, pour exister socialement et pour le plaisir) ont chacune son inverse.  
Nous cherchons aussi à nous détourner du travail parce que nous ne gagnons pas assez, que nous ne sommes pas suffisamment reconnu, que nous n’aimons pas les gens avec qui nous travaillons, que nous nous lassons de certaines tâches, etc. 
L'engagement dans le travail va ainsi susciter une multitude de variations individuelles. 


(Cf. : Pourquoi travaille-t-on ? dans Sciences Humaines n°242, novembre 2012)

September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Pourquoi travaille-t-on - 2ème partie


Travailler pour exister socialement 
Quand nous partons au travail le matin, nous ne nous contentons pas d’aller chercher un salaire. Nous endossons un costume social. Nous partons également à la rencontre de gens.
Le travail est aussi un statut social et des rencontres multiples.

Cette perception du statut social commence tôt dans l’enfance.
Déjà nous avons une perception de la noblesse de certains métiers. Chaque profession trouve sa place le long d’une échelle de prestige, le prestige qui ne se mesure pas à une échelle unique. 
Chaque groupe professionnel se forge aussi une image de soi plus ou moins valorisante. 
Alain Touraine avait déjà repéré la « conscience fière » chez les ouvriers d’usine. Ces notions de « fierté », de « dignité » et même de « sens de l’honneur » refont aujourd’hui surface, probablement parce qu’elles touchent à quelque chose de très profond chez les humains. « Sans cette reconnaissance qui fournit les bases de la dignité et de l’estime de soi, nous ne saurions vivre », écrit Alain Caillé. 
Tenir son rang dans la société est donc une motivation centrale pour les animaux sociaux que nous sommes. 

Les aspirations sociales s’expriment également sous une autre forme : sur le lieu de travail se nouent des relations. La sociabilité au travail répond à ce que les psychologues sociaux nomment un « besoin d’appartenance », qui fait que pour certains le travail représente comme une « seconde famille ». 
Ce besoin d’appartenance est cependant à double tranchant. Le lieu de travail est le lieu des sympathies et des antipathies où l’amitié et la haine se côtoient. 

Le travail brise l’isolement. Travailler c’est rencontrer des gens. L’importance fondamentale de cette existence sociale se mesure le plus clairement quand on la perd. Les études de sociologie clinique montrent combien les chômeurs souffrent d’une « perte d’identité », pas simplement de revenus. De même, certains retraités se lancent dans des activités bénévoles alors qu’ils pourraient jouir d’un paisible repos à l’écart du monde ; à la volonté d’être utile et au désir d’aider l’autre s’ajoute un bénéfice personnel : continuer à « être quelqu’un ». C’est ce que procure aussi un travail.

(Cf. : Pourquoi travaille-t-on ? dans Sciences humaines n° 242, novembre 2012)

September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Pourquoi travaille-t-on - 1ère partie


Selon l'article intitulé "Pourquoi travaille-t-on" paru en novembre 2012 dans le mensuel Sciences Humaines n°242 nous travaillons pour trois raisons fondamentales?: 
- gagner notre vie
- exister socialement 
- faire des choses qui nous intéressent. 

Mais chacune de ces motivations a son revers, nous poussant tantôt à nous engager, tantôt à fuir.

Travailler pour gagner notre vie 
Nous travaillons d’abord pour gagner notre vie. Travailler apparaît comme une nécessité vitale. Aujourd’hui comme hier, il faudrait donc travailler pour subvenir à nos besoin. 

Deux conceptions du travail s’affrontent.

Nous avons, d’'un côté, la thèse défendue par Georg Hegel puis par Karl Marx qui pense que l’être humain est par nature un être de travail. L’'espèce humaine se serait affranchie du monde naturel par la technique, l'’outil et le travail par lesquels l’'être humain transforme la nature et se transforme lui-même. Le travail serait donc ce qui permet à l'’humain de s'’accomplir à condition toutefois de supprimer la division du travail qui mutile les individus et l’'exploitation qui l'asservit.

D’un autre côté, pour la philosophe Hannah Arendt, le vrai épanouissement humain ne peut se trouver qu’'hors du travail, dans la réalisation d'’une « œoeuvre » dont l’'art est le modèle, dans l’'action politique ou dans la vie de l’'esprit.

Le travail peut donc être vu comme un accomplissement possible de soi ou comme un fardeau dont il faudrait se libérer pour vivre pleinement sa vie d’'humain. 
Soit, une vraie vie est possible hors du travail : c'’est là que de plus en plus de nos contemporains recherchent leur accomplissement. 
Soit, le travail reste central dans l’'existence humaine et c'’est en cherchant à le maîtriser (et non à s’'en échapper) que les individus peuvent se réaliser.

Ce débat est théorique, mais a une traduction concrète pour des millions de gens car il renvoie à de vrais dilemmes existentiels. 

(Cf. : "Pourquoi travaille t-on ? " dans Sciences humaines n° 242, novembre 2012)



September 25th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail

Crise économique et Souffrance au travail


Dans quelle mesure la crise économique actuelle amplifie-t-elle la souffrance au travail ?
Les restructurations sont fréquentes en période de crise. Avec quel impact sur la santé des salariés qui les subissent ?


Le syndrome du survivant 
Si l’'accroissement des suicides en Europe ne peut être corrélé avec certitude à l’'aggravation de la situation économique, un rapport publié en 2009 par le groupe d’'experts européens HIRES s’'attache néanmoins à étudier les conséquences des plans de licenciement sur la santé des salariés. 
Les auteurs distinguent deux populations : les salariés qui perdent leur emploi, et ceux restés dans l’'entreprise, surnommés «rescapés» ou «survivants». 
Or, si l’'effet sur la santé de la perte d'’emploi fait l’'objet d'’une littérature abondante, peu d’'études ont été consacrées à ces «survivants». 
Le licenciement d’un collègue est souvent vécu comme un choc. Le survivant d'’un plan de licenciement peut éprouver des sentiments de culpabilité’, d’'incertitude face à l'’avenir, auxquels s'’ajoute la nécessité de s’'adapter à un nouvel environnement, voire à une intensification du travail.

La souffrance éthique
Le rapport pointe aussi la détresse des cadres chargés de mettre en place les changements. Souvent ignorés des restructurations, ils sont «pris entre deux feux, partagés entre deux types de responsabilités: appliquer les décisions de la direction et assurer le bien-être et la santé du personnel placé sous leur autorité».
Selon une étude publiée en 2006, les cadres chargés de transmettre les préavis de licenciement sont plus exposés à des problèmes de santé physique et aux insomnies que ceux qui n'’ont pas encore eu à licencier du personnel, ces troubles étant liés à «un épuisement affectif accentué». 
L'’expression «souffrance éthique» désigne en psychologie du travail le malaise que ressent un salarié amené à exécuter des tâches en contradiction avec ses valeurs, ce que le psychiatre Christophe Dejours qualifie de «sale boulot», une notion empruntée au sociologue américain Everett C. Hughes.
Cette souffrance touche des personnes qui doivent accomplir des tâches qu’'elles désapprouvent d'’un point de vue éthique, mais aussi celles qui, à cause d’'un manque de moyens, de temps, d’'informations, ne sont pas en mesure d’'accomplir un travail de qualité.

L’'apprentissage du dialogue
Quand les marges de manoeœuvre se resserrent, lorsque les organisations ont de moins en moins de moyens à consacrer à la prévention des risques psycho-sociaux, où trouver des solutions ? 
Face aux difficultés rencontrées au quotidien, Marie Pezé prône le dialogue au sein de l'’organisation : « Beaucoup de problèmes pourraient se régler si on demandait leur avis aux personnes qui travaillent sur le terrain, parce que c'’est dans les dix mètres autour de leur poste de travail que se trouvent la plupart des solutions concrètes, pragmatiques, efficaces pour trouver le compromis entre l’'envie de faire du beau travail et les injonctions de la macro-économie. Si on laissait des discussions, des délibérations sur le travail avoir lieu tous les jours, au-delà des combats idéologiques, on trouverait ces compromis».
Se pose également la question de la différence entre travail prescrit et travail réel, à savoir, la différence entre le travail théorique tel qu'’il est défini par les bureaux de méthode, et le travail qu'’effectue réellement le salarié.

Pour en savoir plus : 
Crise économique et souffrance au travail

May 12th, 2015 Sophie Denoyer
Psychologue en ligne - Travail