Reprendre une thérapie
Lorsque surgit à nouveau l'envie de voir un psy, c'est souvent un sentiment d'échec qui domine. Cependant, toutes ces années de travail sur soi n'ont pas servi à rien.
Selon la psychologue clinicienne et psychothérapeute Maryse Vaillant, notre inconscient est en mouvement. Nous ne sommes pas guéris de tout ni pour toujours.
Pour qualifier la reprise d'un travail analytique, il est fréquent de parler de « tranches ». Nous pouvons avoir réglé certains problèmes, mais les difficultés de la vie (deuil, perte d'un emploi, séparation) viennent réveiller des blessures ou révéler de nouvelles failles.
De l'avis des spécialistes, la bonne nouvelle est que le travail sera généralement plus court.
Voici quelques réponses pour vous aider à prendre la bonne décision.
Hésiter, est-ce normal ?
Si nous tergiversons beaucoup avant de nous décider, alors que, la première fois, nous étions souvent en proie à un sentiment d'urgence, cela est bon signe.
Maryse Vaillant constate que les personnes qui ont déjà effectué une analyse sont plus lucides et hésitent parce qu'elles se connaissent bien. Ces questionnements prouvent une habitude de l'introspection.
Nos hésitations peuvent d'ailleurs faire l'objet d'une consultation afin d'y voir plus claire.
Faut-il tout reprendre à zéro ?
Non, nous allons reprendre là où nous nous sommes arrêtés, même si nous ne retournons pas chez le même thérapeute.
« Le gain de l'analyse est un gain personnel, il n'appartient pas à l'analyste », rassure le psychiatre et psychanalyste Patrick Delaroche.
Cependant, nous ne pourrons pas faire l'économie de parler de nous... Maryse Vaillant prévient que le thérapeute n'est pas un devin, et qu'il faudra lui livrer des bribes de notre histoire.
Dois-je changer de thérapie ?
Pourquoi pas ?
L'envie d'explorer une autre approche est tout à fait légitime.
Revoir le même thérapeute ?
Il n'y a pas de règle dans le domaine.
Le mieux est de nous faire confiance, car nous sentons au fond de nous ce dont nous avons réellement besoin.
Est-ce que ce sera terminé un jour ?
Dans le cadre d'une thérapie comportementale, la disparition du symptôme marque la fin de la cure.
Plus compliqué est l'arrêt d'un travail analytique où seul l'accord du thérapeute nous assurera qu'il ne s'agit pas d'une résistance.
La fin d'une cure survient le jour où le transfert tombe, où l'on voit son analyste comme un plombier, ironisait Jacques Lacan.
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